J'adore les films de serial killers. C'est un peu ce qui m'a attiré à voir I saw the devil, version anglaise de Akmareul Boatda, un drame de vengence coréen atrocement violent et sanglant. L'histoire est simple, la fiancée d'un agent secret est froidement assassinée et celui-ci décide de retracer l'auteur du meurtre et de le faire souffrir. On assiste à un jeu de chat et de souris entre l'amant et le meurtrier qui donne place à des affrontements épiques et très, très violents.
Le scénario fait un peu penser aux 7 Jours du Talion, sauf que les personnages de Patrick Sénécal finissent toujours par revenir du bon côté de la force, contrairement au ''héros'' ici, qui sombrera de plus en plus dans l'ombre pour devenir comme sa victime et voir le diable, en lui-même.
Byung-Hun Lee qui a joué dans G.I Joe: The Rise of The Cobra et qui apparaîtra aussi dans la suite attendue en 2012, campe le rôle de Soo-Hyeon, qui, malgré la perte de la femme de sa vie, a le regard froid et dur. Il est méthodique et cruel. Il ne prend pas plaisir à torturer sa victime. Il devient un monstre conscient de ses actes.
Min-Sik Choi incarne pour sa part le démentiel tueur en série qui est traqué tout au long du film. Il nous avait déjà démontré dans Old Boy son potentiel d'acteur, mais il se surpasse cette fois-ci. Son jeu déstabilise et nous marque profondément. Il nous fait comprendre à quel point Kyung-Chul est tordu et on aime le détester. Malgré qu'il devient une victime, on n'arrive pas à avoir pitié de lui. Il est trop terrible.
I saw the Devil est un film difficile à voir. Les scènes de violence sont lourdes à soutenir. Je me suis surprise à me tortiller sur mon siège, moi qui est adepte du gore et de la violence gratuite. On ressent tout au long de cet oeuvre de 140 minutes une tension palpable au point que souvent on retient son souffle pour savoir ce qui va arriver. C'est une épreuve physique et psychologique intense qui n'est pas destinée aux coeurs sensibles. Il y a effusions de sang, meurtres, dépeçage, battues, torture et cannibalisme. Je vous aurai prévenus.
Les critiques disent que la facture visuelle du film est exceptionnelle, qu'on y retrouve des plans-séquence, des travellings circulaires, des plans panoramiques, mais j'étais tellement emportée par la tension palpable de l'oeuvre de Jee-woon Kim que je n'ai pas remarqué la réalisation. J'ai par contre remarqué que les effets spéciaux old-school avaient un effet vraiment brutal. Le doublage anglophone est vraiment pitoyable, je vous conseille donc de voir la version originale coréenne sous-titrée en anglais, si vous pouvez la trouver.
Ça m'a pris du temps pour mettre mes idées en ordre et arriver à faire une critique de I saw the Devil, parce que c'est un film dérangeant et qu'il m'a laissé une impression mitigée. J'ai aimé ça? Je ne le sais pas. Mais une chose est sûre, ça m'a marqué. Comme rarement un film m'a marqué dans les dernières années. À voir, si vous avez les trippes bien accrochées.